Ne mettez pas la remorque avant le camion dans Expeditions: A MudRunner Game

01.03.2024
Par Julian Benson, contributeur

Le réservoir de 300 litres de mon semi-remorque Step 310E est bientôt vide alors que je n'ai parcouru que 1 200 m. En comparaison, une Austin Mini Metro de 1980 avait un réservoir de 31 litres, ce qui permettait à cette petite voiture de parcourir plus de 700 kilomètres. Bien entendu, une Mini Metro ne pourrait pas bouger si elle devait porter le lourd matériel sismographique que mon camion transporte. La petite Austin, avec ses roues pensées pour le bitume et la ville, ne pourrait pas non plus s'aventurer à travers les rochers et les crevasses du désert du Colorado. Mais ce n'est qu'un maigre réconfort pour moi qui tente désespérément d'atteindre mon objectif avant de vider le réservoir de mon camion et de finir coincé au milieu de ce territoire aride.

Dans le prédécesseur d'Expeditions: A MudRunner Game, SnowRunner, une panne de carburant n'était pas forcément la fin du monde. Il était possible de passer dans un second véhicule et de se lancer dans une ambitieuse mission de sauvetage dans laquelle vous deviez conduire jusqu'à votre véhicule en panne pour lui faire le plein d'essence. D'ailleurs, c'était vraiment un aspect amusant du jeu. Bien que ce soit techniquement possible dans Expeditions, l'erreur humaine peut vous mettre des bâtons dans les roues.

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C'est moi, salut, c'est moi l'erreur humaine


Dans Expeditions, vous faites partie d'une équipe de recherche travaillant dans des environnements inhospitaliers. Que ce soit dans les ravins de roche rouge de l'Arizona, les marécages sombres du Colorado ou dans les épaisses forêts des Carpates, vous devrez conduire dans des régions reculées pour y mener vos recherches, charger de l'équipement ou remorquer des véhicules. 

Contrairement à SnowRunner, qui était un jeu à monde ouvert, Expeditions est structuré en missions : vous devez sélectionner la mission qui vous intéresse puis personnaliser votre véhicule et votre équipement avant d'apparaître dans le monde. Vous ne pourrez le quitter qu'après avoir accompli ou échoué votre mission.

« Nous voulions expérimenter avec la formule du gameplay, en nous éloignant du transport de charges classique pour trouver une nouvelle boucle de jeu satisfaisante », explique Evgeny Sorokin, producteur senior chez Saber Interactive, pour justifier l'abandon du format à monde ouvert. 

Ce changement a pour effet de mettre l'accent sur la préparation stratégique, car on ne peut compter que sur les outils que l'on prend. Par exemple, j'ai pour mission de transporter un sismographe à différents points du désert du Colorado et d'effectuer des relevés pour les scientifiques. Cela implique tout d'abord de prendre un camion suffisamment grand pour pouvoir transporter tout cet équipement. Après tout, cet appareil fait la taille d'une caravane. 

Mais choisir un véhicule n'est que la première étape. Vous pouvez également vous équiper d'outils spécialisés qui vous aideront à vous sortir des situations les plus délicates. Par exemple, si vous tombez d'une falaise et que vous retournez votre camion, vous pouvez utiliser un vérin à vis pour redresser votre véhicule. 
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Le problème, si vous êtes aussi près de vos sous que moi, c'est que ces équipements supplémentaires coûtent de l'argent dans le jeu. Emporter ces précieux outils avec vous lors d'une mission viendra donc piocher dans vos économies, ce qui retardera l'achat de votre prochain super camion ou des pneus tout-terrain que vous convoitez. Dans Expeditions, chaque mission est l'occasion de trouver l'équilibre dans ce que vous pouvez vous permettre ou non de prendre. 

En ce qui me concerne, je n'ai pas pu prendre de réserves de carburant.

Si vous manquez de préparation, préparez-vous à échouer


Les choses ont commencé à mal tourner quand mon camion s'est retrouvé coincé dans un renfoncement dans les rochers près du camp de base. Même si la fosse était peu profonde, mes roues n'arrivaient pas à agripper la paroi rocheuse qui bordait le renfoncement, et je ne pouvais ni avancer ni reculer. 

J'ai vidé un bon tiers de mon réservoir en essayant de me sortir de ce pétrin, les mots d’Evgeniy résonnant en moi. « Nous recommandons vivement aux nouveaux joueurs de lire attentivement le descriptif de la mission et d'étudier la carte avant de s'aventurer dans l'inconnu. Si vous n'êtes pas suffisamment équipé, certains chemins peuvent se terminer en impasse. » Je n'ai pas regardé la carte et je n'ai pas suivi les conseils sur le chargement que l'on m'avait donné.

Après avoir mis trop longtemps avant de réaliser qu'aller d'avant en arrière ne me mènerait nulle part, j'ai commencé à réfléchir aux outils qui se trouvaient dans mon inventaire. Je n'avais pas prévu de véhicule de secours pour ma mission, mais heureusement, j'avais pris une ancre. Il s'agit d'un grand piquet métallique que l'on peut planter dans n'importe quelle surface plane et auquel on peut attacher un câble de treuil. Dans les prédécesseurs d'Expeditions, le treuil était uniquement utilisable si un point d'ancrage naturel était à proximité, comme une souche d'arbre. Ce nouvel outil offre de nouvelles possibilités de treuillage partout sur la carte.

À l'aide de cette ancre, j'ai pu soulever mon énorme camion pour le sortir partiellement du ravin, mais avec mes roues avant décollées du sol, je n'ai pas pu prendre l'adhérence nécessaire pour me tirer de ce piège. C'est à ce moment que j'ai pu exploiter une autre fonctionnalité d'Expeditions : la pression des pneus.

Il est maintenant possible de dégonfler ou regonfler les pneus et d'augmenter la surface d'adhésion et la friction en relâchant un peu la pression. « Nous avons ajouté de nombreux nouveaux paramètres de friction des pneus sur le terrain », explique Evgeny Sorokin. Concrètement, cela signifie que si vous vous retrouvez coincé, le fait de relâcher un peu de pression dans le pneu peut vous donner l'adhérence nécessaire pour vous tirer d'affaire. En tirant sur le treuil, en activant le blocage du différentiel de mon camion et en réduisant la pression de mes pneus, j'ai enfin pu me libérer de la fosse et poursuivre ma mission. 

Maintenant quasi à court de carburant et encore à un demi-kilomètre de mon objectif, je devais m'assurer de ne pas me faire à nouveau prendre au piège. Si j'avais choisi un véhicule de secours, je n'aurais pas eu autant de mal à me sortir de la fosse. Si j'avais dépensé mon argent pour un plus grand réservoir, je ne serais pas aussi ric-rac que maintenant. Et si j'avais choisi une ancre réutilisable au lieu de la version moins chère à usage unique, je pourrais à nouveau me servir du treuil en cas de pépin. En l'état actuel des choses, ma situation était plutôt précaire.
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J'ai utilisé mon drone pour étudier le terrain et prévoir un chemin qui me permettrait d'éviter d'autres fosses. Le paysage qui s'offrait à moi allait me donner du fil à retordre. Je me suis donc mis en première et j'ai avancé lentement pour me rapprocher progressivement de mon objectif.

À ma gauche, il y avait des falaises abruptes trop hautes pour être franchies, mais à ma droite, il y avait un lac assez profond pour engloutir mon camion au moindre écart. À nouveau, je me souviens des mots d’Evgeniy : « Si votre mission implique de traverser des étendues d'eau, recrutez un hydrologue dans votre équipe et emportez un sonar pour vous assurer les meilleures chances de réussite. »

Naturellement, les membres de l'équipage qui apportent des améliorations passives, comme l'annulation des dégâts aquatiques ou l'augmentation de la longueur et de la force du treuil, coûtent de l'argent. Alors, bien sûr, j'avais choisi de ne pas en profiter et de faire cavalier seul. 

Dans mon cas, y aller en solo s'est avéré être une tâche titanesque. 

Après 100 mètres d'avancée pénible, la falaise laissait place à la plage, et j'étais tout près du dernier point de relevé qui allait me permettre de terminer ma mission. Ma jauge de carburant semblait presque afficher zéro. À ce moment-là, j'hésitais presque à utiliser les cactus alignés sur la plage comme point d'ancrage pour mon treuil afin de me hisser jusqu'à ma position sans utiliser le moteur. Après tout, on m'a bien dit que « la capacité d'adaptation est cruciale, car il n'existe pas de solution toute faite pour réussir. » Mais je ne crois pas que c'est ce qu'il avait à l'esprit. 

Avec un dernier coup d'accélérateur, je conduis mon camion jusqu'à son emplacement et j'active le sismographe, terminant ainsi ma mission. Pour ma peine, je reçois une bonne grosse liasse de billets. Je pourrais utiliser cet argent pour offrir à mon camion quelques améliorations, investir dans un tout nouveau véhicule, ou encore me payer une ancre amovible pour ma prochaine mission. Mais, soyons honnêtes, je vais sûrement me convaincre que je n'en ai pas besoin et je finirai par le regretter. 

Pourtant, dans Expeditions, mieux vaut ne pas mettre la remorque avant le camion.